Les éditeurs en marche dispersée vers les PDP de la facture électronique

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À un peu plus d’un an de l’entrée en vigueur de la réglementation sur la facturation électronique, les éditeurs sont divisés. Certains ont décidé de créer leur propre plateforme de dématérialisation partenaire (PDP), d’autres ont pris la décision de rendre compatibles leurs solutions existantes avec d’autres plates-formes partenaires. (Photo : Finances Publiques – calendrier PDP)

Proposer ou non des plateformes PDP, telle est la question que se posent la plupart des éditeurs de logiciels de gestion. Certains, à l’image d’EPB, ne seront pas candidats, mais supporteront en revanche les PDP dans leurs offres. « En tant qu’éditeur, nous devrons assurer l’interopérabilité de toutes les plateformes PDP avec le PPF (portail public de facturation), notre travail est donc de prendre contact avec l’opérateur et de rendre compatible leur plateforme avec nos solutions via des API par exemple », précise Grégoire Leclercq, directeur général délégué de l’éditeur. D’autres comme Sage étudient la possibilité. « La question reste ouverte. Pour l’instant, nous nous focalisons sur la conformité de nos outils avec la facture électronique afin de permettre à nos clients de répondre à ce nouveau cadre légal. Nos solutions se connecteront avec le PPF et les PDP. Notre objectif est d’assurer la collecte automatisée, l’envoi et la réception de l’ensemble des flux quelle que soit la plateforme. C’est une automatisation complète des cycles de ventes et des cycles d’achat. Et d’un point de vue commercial, nous pourrons contrôler l’exactitude des données et proposer par exemple des fonctions de paiement en temps réel », explique Tristan de Brouker, chef de marché comptabilité et gestion commerciale – TPE et experts-comptables – chez Sage.

Développer sa propre PDP

Enfin d’autres éditeurs, à l’image de Cegid, ont fait le choix de proposer leur propre PDP. « Après réflexion, nous avons décidé de déposer un dossier étant donnée la place qu’occupent nos solutions au sein des cabinets d’experts-comptables en France qui gèrent des millions d’informations », explique André Brunetière, directeur des produits et de la R&D. La démarche est d’autant plus importante pour Cegid que l’éditeur bénéficie de l’expérience portugaise dans le domaine avec le rachat du groupe Primavera en 2022. L’objectif de Cegid est de proposer une PDP ergonomique et fortement automatisée afin de garantir le plus de transparence possible à l’utilisateur, bref qu’il continue d’abord de travailler dans son outil de gestion.

Pour sa PDP, Cegid sera dans une logique d’interopérabilité en exploitant les formats et les protocoles requis et établis. « Les plates-formes se doivent d’échanger des objets compréhensibles », comme le précise André Brunetière. Bien sûr, des services supplémentaires seront intégrés suivant les besoins des entreprises et leur taille. ce sera par exemple le cas du reporting, du paiement, etc. En parallèle, en tant qu’éditeur de solutions de gestion, Cegid fera en sorte de supporter, via des mises à jour et des nouvelles versions, les processus liés à la facture électronique et le support de sa propre PDP et des plateformes tierces.

Autre exemple d’éditeurs qui proposent leur PDP, celui d’ADC Groupe (production comptable) et de RCA (gestion comptable) qui s’associent avec l’hébergeur Coaxis pour créer leur PDP appelée Village Connecté. Celle-ci cible les experts-comptables et comme le mentionne Jérôme Clarysse, président de RCA, le risque majeur de la facture électronique, c’est que l’expert-comptable soit écarté des flux de factures. « D’autres acteurs en devenant PDP voudront maîtriser ces flux pour en exploiter la richesse et empiéteront ainsi sur la relation client/expert-comptable. Au contraire, avec la PDP Village Connecté, les experts-comptables pourront s’appuyer sur une plateforme qui renforcera leur position. » Les trois associés veulent aussi garantir l’archivage et le stockage des données de facturation pour que les experts-comptables puissent les maîtriser et déployer à partir d’elles des bouquets de services à valeur ajoutée (analyse prédictive, etc.).

Benoît Huet

Cet article fait partie d’un dossier sur la facturation électronique à retrouver sur le site de notre publication sœur Le Monde Informatique.

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