La néoassurance habitation française Luko lève 50 millions d’euros

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La jeune pousse française Luko réalise une levée de fonds de 50 millions d’euros. Ce 2e tour de table depuis son lancement en 2018, valide sa stratégie de néoassurance B2C qui veut étendre ses services à la protection du logement. (Photo Luko DR. De G à D, les deux fondateurs, Benoît Bourdel, CTO et Raphaël Vullierme, CEO)

Créée en 2018 par Raphaël Vullierme, son CEO, et Benoît Bourdel, son CTO, la néoassurance Luko réalise un imposant tour de table de 50 millions d’euros. L’opération intervient tout juste un an après une première levée de 20 millions d’euros auprès des capitaux-risqueurs suédois EQT Ventures et californiens Accel et Founders Fund ainsi que du fonds d’amorçage européen Speedinvest. Le trio participe également au 2e tour de table, mais Luko a aussi attiré de nouveaux investisseurs. Parmi eux le fonds Orange Ventures de l’opérateur français et plusieurs business angels comme Assaf Wand, CEO de l’Etats-Unien Hippo Insurance, Thomas Plantenga, CEO de Vinted, Robert Gentz, CEO de Zalando et Rachel Delacour, CEO de la greentech Sweep.

Protection du foyer plutôt qu’assurance habitation

Contrairement à la plupart des jeunes pousses de la néoassurance, Luko s’adresse aux particuliers et à leur logement. Nullement perturbée par la crise du covid-19, elle a franchi en novembre 2020 le cap des 100 000 clients, soit quatre fois plus que fin 2019. Elle se démarque de ses concurrents et des acteurs traditionnels de l’assurance avec une stratégie de protection du foyer, qui va au-delà de la seule assurance habitation.

Des partenaires comme Netatmo ou Revolut

Luko a ainsi lancé au début des vacances d’été 2020, un nouveau service de sécurisation du logement en cas d’absence, avec son partenaire Netatmo, scale up française des objets connectés pour la maison. La startup propose aux particuliers équipés du système d’alarme en vidéosurveillance de Netatmo un contrat moins cher et la suppression de la franchise que la garantie vol. S’inspirant même de la téléconsultation tristement dopée par la pandémie et les confinements, elle vient tout juste de lancer Docteur House, un service analogue pour le logement. Des experts sélectionnés par la jeune pousse réalisent gratuitement un diagnostic à distance des problèmes potentiels dans la maison ou l’appartement de l’assurer pour prévenir des dégâts plus importants à venir. Luko s’est aussi associé à la néobanque Revolut et à la fintech de paiement mobile française Lydia. Et elle commence à travailler sur des services B2B à destination des TPE/PME.

Financer la R&D et le développement international

Luko ne manque donc pas de projets à financer avec sa nouvelle levée de fonds. Ceux-ci pourront alimenter sa R&D autour de nouveaux services et produits, avec autant de partenariats pour déployer cette stratégie de protection du foyer. Mais la jeune pousse compte aussi se développer hors de France. Enfin, pour soutenir cette croissance, elle compte enrichir de quelque 50 employés en 2021, son effectif qui en compte déjà 85.

Un système de rémunération atypique

Luko ne se distingue pas que par sa stratégie, mais aussi par son modèle. Dès 2019, elle a été labellisée BCorp. Cette certification émise par la société à but non lucratif états-unienne BLab est attribuée aux entreprises qui répondent à des standards élevés de RSE. Son modèle de rémunération consiste par exemple à prélever 30% de cotisations pour son fonctionnement et à placer 70% dans un fonds commun pour dédommager rapidement les assurés en cas de sinistre. « Si le solde de ce fonds commun est positif en fin d’exercice, il est versé à l’association choisie par l’assuré. Les revenus de Luko sont fixes et transparents : l’entreprise n’a aucun intérêt à ralentir ou empêcher des remboursements, » précise la jeune pousse dans son communiqué.

Emmanuelle Delsol

 

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