Le groupe Saur a misé sur le SaaS d’Anaplan pour deux projets phares : le suivi de la rentabilité et l’élaboration budgétaire. (Photo Saur. DR)

En 1933 à Angoulême est fondée la Société d’aménagement urbain et rural (Saur), spécialisée dans les métiers de la production et de la distribution de l’eau potable et du traitement des eaux usées. Devenue filiale majoritaire du groupe Bouygues en 1984, elle a été rachetée en 2018 par un fonds d’investissement suédois, EQT, de la famille Wallenberg, la plus riche famille de Suède. L’optique d’EQT est d’une part de faire croître les entreprises qu’il acquiert sur le long terme, d’autre part de développer l’approche de responsabilité sociétale et environnementale. Les métiers de l’eau, ressource stratégique majeure du XXIème siècle, font évidemment partie de cette préoccupation. L’objectif fixé par EQT à Saur était un doublement de chiffre d’affaires. « Cela implique un très grand nombre de projets pour nous structurer, avec un important volet numérique » souligne Alice Garrigues-Guéhennec, Group Chief Digital & Information Officer de Saur. Parmi ces projets, il fallait notamment améliorer le pilotage de l’entreprise en recourant à de nouveaux outils.

Alice Garrigues-Guéhennec, Group Chief Digital & Information Officer de Saur.

De troisième groupe spécialisé dans la gestion de l’eau sur le seul marché français (après Veolia et Suez), Saur est passé à un groupe présent à l’international (Arabie Saoudite, Ecosse, Espagne, Pologne…), investissant notamment dans des technologies de traitement de l’eau polluée d’origine industrielle (rachat aux Pays-Bas). Avec aujourd’hui 9 000 collaborateurs, Saur s’adresse à plus de 7 000 collectivités locales et industriels et 12 millions de consommateurs dans le monde. Le groupe construit, maintient et gère 4 600 stations d’épuration et usines de traitement d’eau potable ainsi que 230 000 km de réseaux de distribution. Il produit 700 millions de mètres-cubes d’eau potable ainsi que 500 millions de mètres-cubes d’eau assainis par an. Alice Garrigues-Guéhennec relève : « les normes ont heureusement été fortement renforcées et les industries très polluantes telles que la chimie ou l’agro-alimentaire doivent purifier les eaux utilisées avant rejet, ce qui est l’un de nos domaines de croissance. » En raison de ses activités, Saur est classé opérateur d’importance vitale (OIV).

Deux projets successifs

Comme de nombreuses autres entreprises, il a adopté depuis plusieurs années la bureautique collaborative Office 365 de Microsoft. La crise sanitaire a entraîné un développement des usages des fonctions collaboratives de ces outils. « Le taux d’adoption de Teams, par exemple, a fortement augmenté » constate Alice Garrigues-Guéhennec. Bien entendu, l’entreprise dispose de nombreux outils de gestion, de l’ERP aux applications de pilotage très opérationnelles en lien avec les usines et les réseaux du groupe. Mais, comme le relève la CDIO, « on ne peut pas piloter une entreprise avec Excel ». Deux projets, en particulier, devaient être menés : d’une part le suivi de la rentabilité, d’une manière macroscopique mais aussi en pouvant redescendre au niveau détaillé d’un contrat donné, d’autre part l’élaboration budgétaire. Un appel au marché et une mise en concurrence, imposés par la politique d’achat du groupe, ont été menés et, début 2019, c’est la solution d’Anaplan, en SaaS, qui a été choisie.

Le projet a effectivement démarré en juin 2019 par le module de suivi de la rentabilité. « Nous avons dû mener beaucoup de travaux en amont, sur les calculs que nous voulions, avant de paramétrer l’outil » se souvient Alice Garrigues-Guéhennec. Le déploiement s’est fait durant le premier confinement en lien avec la crise sanitaire, en 2020.

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Bertrand Lemaire

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