La startup française a levé 600 M€ pour développer sa solution d’automatisation de l’intégration des factures en comptabilité. Basée sur de l’OCR et surtout de l’IA, elle veut améliorer ses modèles pour gérer des factures complexes pour les algorithmes. (de G à D, Mikaël Gandon, Pierre Hersant et Pierre Chopin, co-fondateurs de Chaintrust)

Née fin 2018, la jeune pousse d’automatisation d’intégration de factures en comptabilité Chaintrust vient de lever 600 M€. Sa solution s’adresse aux comptables et experts-comptables et automatise la saisie des factures et leur importation dans la comptabilité des entreprises au format légal français, FEC (Fichier des écritures comptables). Elle évolue dans un marché de l’automatisation des éléments comptables qui représentait 300 Md$ (273 M€) dans le monde en 2019 selon le cabinet Business Research Company.

OCR et IA

Outre l’OCR pour le scan des factures, la startup utilise des algorithmes d’intelligence artificielle développés au sein de l’incubateur de l’École Polytechnique dont elle fait partie. Ceux-ci décodent les fichiers de comptabilité au format légal français FEC (Fichier des écritures comptables) des années précédentes pour créer automatiquement les règles comptables propres à une entreprise. Ne reste plus qu’à déposer les factures sur Chaintrust et leur saisie comptable est automatique. Chaintrust s’interface directement avec les grands logiciels comptables du marché (Cegid, SAP, Sage, EBP, Agiris, Ibiza Software).

Les fonds levés serviront au développement de la startup et de sa solution, comme l’a détaillé pour Enjeux DAF, Mikael Gandon, DG et co-fondateur de Chaintrust. « Nous souhaitons améliorer nos modèles pour gérer des factures complexes que nos modèles n’arrivent pas encore à traiter aujourd’hui comme les factures en devises, les immobilisations ou les documents comportant plusieurs tickets de caisse sur une même page ». La startup compte également étendre ses capacités à la trésorerie et au rapprochement bancaire, en important les informations issues des banques.

Intégrer des factures plus complexes

« Pour le moment, nous sommes les seuls à comptabiliser des factures complexes, à éclater des factures de fournisseurs professionnels comme Krill, Métro ou Transgourmet en plusieurs comptes de charges, complète Mikael Gandon. Or, nous voulons continuer à traiter tout type de factures, y compris les plus complexes pour un algorithme, et proposer des écritures comptables avec un niveau de qualité élevé dans un délai très court, de quelques heures. » Pour ce faire, la jeune pousse va également faire grossir son équipe principalement avec des développeurs Ruby et Python.

Chaintrust a conclu son tour de table auprès de Nicolas Steegmann, cofondateur de la solution de montage vidéo Stupeflix, Thibaud Elzière et Quentin Nickmans fondateurs du startup studio eFounders, Eduardo Ronzano, fondateur de KelDoc, Julien Romanetto et Frédéric Montagnon, cofondateurs de la plateforme de publicité média Teads, et de la BPI.

Emmanuelle Delsol